18 février 2025
L'analyse de KPMG sur le coût de l'île énergétique confirme l'existence d’effets de marché sans précédent pour la partie HVDC et considère que les choix techniques d'Elia sont conformes au marché
BRUXELLES | A la demande du comité d'audit d'Elia, KPMG examine les estimations de coûts et l'évolution des prix de l'île Princess Elisabeth. Elle examine les informations et les hypothèses utilisées pour prendre certaines décisions budgétaires. Dans un rapport intermédiaire, KPMG a identifié plusieurs causes qui expliquent l'augmentation entre les estimations initiales de 2021 et l'estimation actuelle des coûts. Outre certaines modifications de conception, l'augmentation du budget est principalement due à l'évolution du marché. Comme l'a souligné le gestionnaire de réseau Elia, KPMG constate également de fortes augmentations de prix pour l’infrastructure en courant continu à haute tension (HVDC).
En complément de l'analyse budgétaire, le projet d'île a également fait l'objet d'un examen technique. La conception de 2024 a été comparée à celle de 2021. KPMG a relevé quelques modifications importantes de la conception qui, ensemble, augmenteraient le coût total du projet d'un milliard d'euros. De tels changements de conception ne sont pas inhabituels dans une phase de développement. KPMG mentionne également qu'Elia a soigneusement pesé les coûts/bénéfices attendus pour chaque modification. De plus, cette augmentation des coûts est d’un ordre de grandeur comparable à ce qui est d’usage pour d'autres réseaux de transport offshore.
Par exemple, la capacité du système HVDC est passée de 1400 MW à 2000 MW pour se conformer aux nouveaux standards du marché. En outre, une configuration dite "single-node" a également été choisie, permettant une flexibilité opérationnelle et donnant ainsi au réseau offshore à haute tension la même sécurité d'approvisionnement que sur la terre ferme.
Pas de décision unilatérale
Elia souligne que les ajustements susmentionnés n'ont pas été décidés unilatéralement. Le Grid Design a été approuvé par le gouvernement fédéral en juillet 2023 en connaissance du budget de 3,6 milliards d'euros qui tenait compte des choix techniques sous-jacents. Depuis lors, le budget du projet a approximativement doublé. C’est principalement dû à une combinaison de l'inflation, de l'augmentation des coûts des matériaux et de la rareté de l'infrastructure en courant continu à haute tension (HVDC).
Le report des contrats HVDC laisse toutes les options ouvertes
C'est précisément en raison de cette hausse des prix sans précédent qu'Elia a récemment annoncé - en étroite concertation avec les autorités - le report de la décision relative aux contrats HVDC. Comme le projet est d'une grande importance stratégique et qu'il déterminera l'approvisionnement en électricité de la Belgique dans les décennies à venir, Elia souhaite garder toutes les options ouvertes grâce à ce report.
Elia appelle à un débat serein et apporte sa pleine coopération pour évaluer les différentes configurations alternatives avec les autorités compétentes et prendre les mesures d'accompagnement appropriées.
La construction de l'île et les contrats AC se poursuivent sans relâche
L'île Princess Elisabeth est l'un des projets clés du plan fédéral de développement du réseau à haute tension belge approuvé par le gouvernement fédéral en 2023. Elia réalise le projet conformément au cadre légal en vigueur mais n'est pas insensible aux préoccupations croissantes concernant la technologie HVDC, plus coûteuse. Entre-temps, la construction de l'île artificielle (fondations) et l'exécution des contrats de courant alternatif (HVAC) déjà signés se poursuivent sans relâche. Ils garantissent que deux (700 MW + 1400 MW) des trois futurs parcs éoliens offshore seront réalisés. Ainsi, 60% de la nouvelle zone éolienne Princess Elisabeth est déjà en cours de réalisation.