12 novembre 2024
Le régulateur britannique donne le feu vert à Nautilus, la première interconnexion hybride entre la Belgique et le Royaume-Uni
BRUXELLES – L’Ofgem, l'autorité britannique de régulation du secteur de l'énergie, a publié la liste des interconnexions qui, selon son analyse, sont suffisamment matures et présentent un bilan coûts-avantages suffisamment positif pour être développées. Cette liste comprend Nautilus, la première interconnexion hybride entre le Royaume-Uni et la Belgique. Cette publication est une étape cruciale dans la poursuite de la réalisation du projet. Nautilus a déjà été inclus dans le Plan de développement fédéral belge et a été reconnu par la Commission européenne comme un projet d'intérêt mutuel (PIM). National Grid Ventures, la branche développement de l'opérateur de réseau britannique National Grid, et Elia Transmission Belgium (ETB) peuvent maintenant faire avancer le projet.
Le Royaume-Uni dispose d'un énorme potentiel en matière d'énergie éolienne en mer. De nombreux pays sont donc intéressés par une connexion électrique (appelée interconnexion) avec le pays afin d'accéder à cette énergie renouvelable. L'autorité britannique de régulation de l'énergie examine toutes ces demandes pour en vérifier la faisabilité et la pertinence, déterminant ainsi les interconnexions qui peuvent être développées mais aussi celles qui ne le seront pas. Le dernier rapport a examiné sept interconnexions dites "point à point" et deux interconnexions hybrides offshore. Nautilus appartient à cette dernière catégorie et a reçu le feu vert.
Interconnexion hybride
Une interconnexion hybride comme Nautilus a deux fonctions : elle transporte de l'électricité entre deux pays, mais elle peut aussi acheminer de l'électricité éolienne produite en mer vers la terre ferme. Nautilus assurera la liaison entre la côte britannique et l'île Princesse Elizabeth et pourra donc également transporter l'électricité depuis la zone Princesse Elizabeth. Cela permettra une utilisation plus efficace de l'infrastructure de transmission et réduira l'impact sur les communautés côtières et l'environnement marin. Nautilus a une capacité de 1,4 GW. Les Pays-Bas développent également une interconnexion hybride avec le Royaume-Uni, LionLink. Ce projet a également reçu le feu vert du régulateur britannique. Ces connexions sont les premiers éléments d'un réseau électrique offshore maillé.
« Nautilus est un projet important pour l'approvisionnement énergétique de notre pays. Notre propre potentiel éolien en mer étant limité, nous avons besoin à l’avenir de connexions électriques avec les pays qui disposeront d'un surplus d'électricité éolienne, comme la Grande-Bretagne. Nautilus renforcera notre sécurité d'approvisionnement et nous donnera accès à des prix compétitifs pour l'électricité. Cela renforce la compétitivité de notre industrie à forte consommation d'énergie. La nature hybride de l'interconnexion signifie également que nous choisissons la solution la plus efficace. »
Frédéric Dunon, CEO Elia Transmission Belgique
« L'approbation par l'Ofgem de l'évaluation initiale du projet Nautilus est une bonne nouvelle et une étape importante vers la réalisation de ce projet passionnant. La demande d'énergie des consommateurs va doubler au cours des 25 prochaines années, et Nautilus permettra au Royaume-Uni et à la Belgique de disposer de suffisamment d'énergie pour répondre à ces besoins aujourd'hui et en 2050. Nautilus aura la capacité d'alimenter 1,7 million de foyers, fournissant aux consommateurs une énergie propre, sûre et renouvelable et réduisant les émissions de gaz à effet de serre. »
Ben Wilson, Président de National Grid Ventures
NemoLink comme petit frère
La Belgique est déjà connectée au Royaume-Uni par l'intermédiaire de NemoLink. NemoLink a été mis en service il y a près de six ans. Cette interconnexion point à point permet d'échanger jusqu'à 1 GW d'électricité entre le Royaume-Uni et la Belgique. Aujourd'hui, ce câble est l'un des plus efficaces au monde. L'interconnexion HVDC sous-marine de 140 km de long a une disponibilité de 99,5 %. NemoLink contribue à la sécurité d'approvisionnement, augmente les capacités d'équilibrage du réseau et apporte plus d'avantages socio-économiques aux deux pays.