06 septembre 2024

La commémoration à Merksem rend également hommage à sept collaborateur·rice·s du gestionnaire de réseau ukrainien décédés

MERKSEM - KIEV | Le 6 septembre 2024, une commémoration particulière a eu lieu à Merksem en l'honneur des 22 travailleurs de la centrale électrique exécutés il y a 80 ans par l’occupant allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Une tragédie que nous ne pouvons jamais oublier mais qui est malheureusement encore aujourd'hui d’actualité. Au cours des deux dernières années, sept collaborateur·rice·s du gestionnaire de réseau ukrainien (Ukrenergo) ont perdu la vie au cours de la guerre avec la Russie. Ils et elles ont été tué·e·s dans l’exercice de leur travail et visé·e·s de façon volontaire. En temps de guerre, l’infrastructure électrique revêt une importance capitale et est donc souvent ciblée. 

L’hommage rendu aux 22 travailleurs de la centrale électrique de Merksem morts durant la Seconde Guerre mondiale est une tradition annuelle. Il y a 80 ans, ils ont été exécutés par l'occupant allemand alors qu’ils travaillaient à la centrale. Un événement passé mais qui résonne aujourd'hui particulièrement dans les pays en guerre. Ainsi, depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, sept membres du personnel du gestionnaire de réseau ukrainien, Ukrenergo, ont déjà perdu la vie dans l’exercice de leur travail. Un hommage leur a été rendu en présence de la Chargée d’Affaires de l’Ukraine auprès de la Belgique. Leurs portraits et leurs noms ont été mis à l'honneur par des élèves de l’école primaire Sint-Lutgardis. Le plus jeune collaborateur avait à peine 26 ans et le plus âgé 59. Il aurait dû partir à la retraite trois semaines après son décès. Parmi les victimes, il y a aussi une femme de 55 ans qui a perdu la vie lorsque le bâtiment dans lequel elle travaillait a été bombardé. 

« Depuis le début de l’agression armée de la Russie contre notre pays, l’ennemi a tué sans merci des Ukrainien·ne·s pacifiques. Chaque jour, la Russie mène des attaques de missiles massives qui détruisent des cibles civiles et des infrastructures critiques, parmi lesquelles des installations énergétiques. Celles et ceux qui viennent en aident aux civils, ainsi que les premiers intervenants et les équipes chargées de rétablir l’approvisionnement énergétique, subissent régulièrement les attaques russes et deviennent des victimes du terrorisme.
Depuis plus de deux ans et demi, la population ukrainienne connaît des situations de black-out et se retrouve sans électricité, sans eau chaude ou sans chauffage. Plus que jamais, l’aide des nations amies et des partenaires est nécessaire pour résister à l’invasion russe. L’aide militaire de nos alliés est une priorité absolue. Parallèlement, il est essentiel de reconstruire l’infrastructure énergétique détruite par la Russie.
J’aimerais exprimer notre sincère gratitude à l’égard de la Belgique et d’Elia Group pour toute l’aide logistique fournie au secteur énergétique ukrainien.
»
Nataliia Anoshyna, Chargée d’Affaires de l’Ukraine auprès de la Belgique

Dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’infrastructure électrique est volontairement prise pour cible. Entre octobre 2022 et février 2023, l’infrastructure réseau ukrainienne a été touchée à de nombreuses reprises par des attaques massives, 15 fois par des roquettes et 18 fois par des drones. Environ 43% de l’infrastructure réseau a été touchée. Les dégâts s'élèvent à plus de €10 milliards, tandis que 12 millions d’Ukrainiens se sont régulièrement retrouvés sans courant. Grâce aux efforts des équipes de réparation d’Ukrenergo et au soutien international, la majeure partie a pu être réparée fin 2023. 
Début 2024, la Russie a repris ses attaques massives sur l’infrastructure énergétique ukrainienne, avec plus de 120 roquettes et 100 drones kamikazes. C’est surtout la production d'électricité qui est désormais visée. Environ 50% de la capacité de production est à l’arrêt. Ukrenergo a donc une nouvelle fois dû réduire la consommation d'électricité des entreprises et des ménages.
L'échevine de district de Merksem Dominique Kums a elle aussi participé à la commémoration des événements qui ont touché sa ville il y a 80 ans. Après la libération d’Anvers le 4 septembre 1944, Merksem a encore dû attendre un mois avant d’être libérée du joug allemand. Après la mort de quelques soldats allemands près de la centrale électrique, le long du canal Albert, la vengeance des troupes SS fut sanglante. Le 6 septembre, 21 travailleurs de la centrale ont été forcés de sortir un à un par une ouverture dans le mur avant d’être abattus de sang froid par les soldats SS. Le lendemain, une personne a encore été découverte et tuée : c'était la 22e victime. Un monument commémoratif inauguré dans le poste à haute tension d’Elia à Merksem entretient leur souvenir. 

« Ce monument installé dans le poste à haute tension d’Elia en l’honneur de ces victimes représente pour moi toutes les personnes qui, hier comme aujourd'hui, mettent leur vie en jeu en réalisant leur travail. Elles ne sont pas sur le front mais en raison de la dimension cruciale du secteur dans lequel elles travaillent, elles font soudainement partie du combat. Nous ne pouvons jamais prendre notre approvisionnement électrique pour acquis. »
Dominique Kums, échevine de district de Merksem

« Notre slogan ‘Dans l’intérêt de la communauté’ n’est pas une phrase en l’air. En temps de paix, c’est ce que nous faisons, en mettant l’accent sur le bien-être et la prospérité de notre pays. Mais en temps de guerre, il s’agit de maintenir un peuple debout et vivant. Notre secteur et les personnes qui y travaillent jouent un rôle crucial pour assurer la sécurité d’approvisionnement en toutes circonstances. »
David Zenner, Chief Assets Officer
 
Jean Fassiaux
Porte-parole FR Elia Belgique
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